mardi 1 mai 2012

Le Mordor, un coin sympa


Non je n’ai pas abandonnée le blog, je n’ai même pas pris de vacances mais mes dernières semaines étaient plutôt chargées. Du coup j’ai plein de choses à vous raconter, à commencer par ma traversée du Mordor.

Le Mordor de son vrai nom Tongariro National park, est une réserve naturel avec pour attraction principal : des volcans. Par contre Nouvelle-Zélande oblige, ce n’est pas une balade dans le massif central dont je vous parle, je vous parle de volcan actif. Histoire que le challenge soit plus sympa.


 A première vue, au dessus de la carte les 20km du Tongariro crossing paraissent facile. 7-8h ? ça doit vouloir dire 6. 8h c’est pour les enfants de 5 ans ou les personnes de plus de 75, on est jeune dynamique aucuns soucis ! L’affaire est bouclé, on décide de partir pour le week-end (le lieu étant à 3 heure de route de Tauranga). On boucle une chambre dans un backpacker où une navette viendra nous chercher à 7h du matin pour nous déposer sur le point de départ, pour nous récupérer à 16h au point d’arrivée.  On commence la marche à 8h, 19,4 km nous séparent de la fin, 8h devant nous, un grand ciel bleu, la journée s’annonce bien.
On se met très vite en marche, en prenant des photos toute les 5 minutes parce que le lieu est magnifique et que « même si c’est la même montagne, la luminosité change ». Toutes les excuses sont bonnes, et il faut dire que le décor est magique. Le premier kilomètre passe sans difficulté, on passe le panneau très surpris « déjà ? ». Presque trop facile, plus que 18,4km et l’impression que  décidemment, c’est une journée tranquille qui nous attend.


Et puis. Et puis.
Et puis les rochers commencent à se mettre en travers de notre chemin, nous forçant à faire un peu d’escalade.  Mais ça reste facile. Et puis dès fois on nous aide, il y a des marches sur le chemin.


Et soudain après avoir admirée la petite cascade de Soda Spring, avoir marqué une légère hésitation devant les toilettes sèches qui n’inspirent vraiment pas confiance (probablement dû à l’odeur qui s’en échappe) avec un choix crucial : j’y vais maintenant ou j’attends les prochains dans 10 kilomètres sachant qu’entre temps le parcours n’est que désert et que je ne peux donc pas considérer l’idée de trouver un arbre pour me cacher en chemin (dans ces moments l’idée d’être un mec me plairait plutôt bien), on arrive devant un panneau :


Ce panneau te fait donc réaliser, que tes trois premiers kilomètres que tu trouvais si facile… C’était juste la mise en bouche. Ce n’est rien, rien du tout. La vraie aventure commence. Et tant qu’à faire elle commence par des escaliers, des escaliers super traitres qui semblent sans fin. Quand tu crois que tu arrives au sommet, tu découvres un nouveau sommet juste derrière.


De là un panneau t’explique que tu peux aller grimper le Mt Ngauruhoe qui est « la montagne du Destin » ou le « Mount Doom » dans le seigneur des anneaux, ou bien tu peux continuer ton chemin parce que tu en as encore pour 13km soit 4h de marche. Le Mt Doom me faisait de l’œil, mais comme ça rajoutait 3h de marche et que finalement on avait commencé à intégré l’idée que les panneaux ne mentaient pas tout à fait en donnant leurs indications horaires, on a continué notre chemin en savourant le répit de la traversée d’un plateau désertique. Mais le paysage à beau être magnifique dans les ton ocres qui contraste parfaitement avec le ciel bleu, on avançait quand même droit vers une nouvelle montagne.


Et en haut de cette montagne le paysage est à coupé le souffle. Du coup j’étais comme qui dirais plutôt contente d’avoir fait le chemin. Même si réflexion fait j’aurais du me douter que je n’en étais pas à la moitié. Ceci dit je l’ai complètement oublié sur le coup parce que comme je l’ai dit plus haut, le paysage était magique. Au milieu de ces plateau désertique les lacs d’émeraude et le lac bleu semblait irréel.


Bon après évidemment vu qu’on était monté en haut d’une montagne et que les lacs d’émeraude était plus bas il a fallu descendre. Dévaler. Glisser en fait. Je pense que c’est pour te faire ressentir à quel point tu es méritant d’être arrivée jusque là qu’on te rend la difficulté plus ardu juste devant les lacs.





Je ne vous dessinerai pas les lacs, même mes photos ne contiennent pas assez de couleurs pour faire ressortir le vert émeraude des lacs qui malgré leur couleur contiennent une eau si claire qu’on peut voir sans difficulté les algues rouges au fond de l’eau. Le tout posé sur des roches sombre qui accentue le contraste. C’était beau. Tout simplement beau.
Par contre les lacs d’émeraude tiennent leurs couleurs du souffre qu’ils contiennent, du coup on ne s’est pas arrêté pour manger sur place (rapport à l’odeur). On s’est arrêté au lac bleu (et lui je n’ai pas d’explication pour sa couleur). La place était très jolie aussi, on a repris des force en se disant que le reste du chemin serait facile (étonnement on n’avait pas vraiment pensé à regarder le nombre de kilomètre qui nous restait). Il nous restait 2h avant que le bus ne nous récupère, tranquille. Du coup on est repartis avec entrain, savourant les paysages qui changeait constamment, tout ça, tout ça. Jusqu’à ce qu’on arrive en haut d’une montagne (avec une vue magnifique sur tout Taupo soit dit en passant) (mais on ne s’est pas focalisé sur la vue vous allez comprendre pourquoi) et qu’on voit ça :


Alors on n’y a pas cru, on s’est dit que ça devait sans doute être un autre chemin, rien à voir, que la fin était proche que ce n’était pas possible autrement. Et bien si. 7 km à descendre en montagne. 7 km qui t’en paraissent 20, qui te tuent les jambes et les genoux. 7 km à croire que c’est bientôt fini et en fait non.



Au final on est arrivé tout pile à l’heure pour la navette. Ce qui était plutôt pas mal en soit parce qu’on n’avait pas de réseaux pour appeler le chauffeur et dire qu’on serait en retard. Du coup, et on était prévenues dès le départ, on était vouée à être abandonnée par la navette qui serait repartis sans nous… mais qui aurait tout de même déposé un avis de recherche à la police du coin juste au cas où.
On est reparties fourbu, cassée, étonnée que 20km en paraissent 40… En fin de journée je marchais comme une grand-mère et j’ai boité toute la journée du lendemain parce que j’avais un genou qui avait décidé de prendre une journée de congé rapport au fait qu’il avait trop travaillé la veille.
Du coup c’est tout naturellement qu’avec Josefine on a décidé d’y retourner le week-end suivant. Mais pas pour faire 20km cette fois-ci. Juste pour escalader un volcan de 2291 m de haut. Oui le Mt Doom voilà.

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