lundi 26 mars 2012

Un, deux, trois, nous irons aux bois.


La Nouvelle-Zélande c’est le paradis des promeneurs. Ou même des pas-vraiment-promeneurs-mais-qui-aiment-bien-découvrir-des-coins-sympas, comme moi.
Même si une grande balade c’est un peu comme une grosse cuite. Le lendemain quand tu sens les courbatures dans tes jambes tu as très envie de dire « plus jamais comme hier ». Et puis tu recommences.
Et puis ce n’est pas comme si c’était plat, la terre des kiwis. Non ce qui fait son charme c’est son paysage vallonné. Les montagnes en bord de mer, tout ça. Du coup les balades ressemblent  un peu à ca :


Soit X le départ et X l'arrivée. Soit 7km la distance qui sépare Manon et sa voiture de la plage paradisiaque placée au second point X. Calculez le temps qu'il faudra à Manon pour parcourir cette distance. Sachant qu'elle est relativement en forme pour son âge, que le parcours est à l'ombre des arbres, qu'elle se promène avec des amis qui marchent plus vite qu'elle et qu'elle chausse du 39. Mais sachant également qu'on est en montagne, qu'il ne faut pas oublier le relief, les montées, les descentes, les flaques de boues dans lesquelles elle trébuchera trois où quatre fois, et le fait qu'il y ai une chance qu'elle finisse sa balade mouillée et que donc, les vêtements alourdis et les chaussures qui font flop-flop peuvent contribuer à la ralentir.


La montagne et son relief fait de montées, de descentes, de cailloux, d’escalade dans certains endroits… et pourtant il arrive qu'au bout de deux/trois kilomètres d'aventure tu ais à enjamber une barrière mentionnant qu'à partir de ce point, les vélos sont interdits.
D’ailleurs c’est quelque chose qui m’interpelle. Tu sillonnes donc des petits chemins de 50 cm de large, accessibles uniquement par voix terrestre et avec des bonnes chaussures. Tu commences à vraiment te sentir aventurière à force de slalomer entre les rochers, d’enjamber les racines sur le sol de te baisser pour passer sous les branches d’arbres… Et soudain :
Alors à la limite je veux bien qu’on m’aide un peu ce n’est pas le problème. Ma question est : comment ils ont fait pour amener autant de matériel ici ? Surtout que je vous parle de petits escaliers, mais que des fois c’est tout bonnement des ponts. J’ai envisagé l’hélicoptère mais je ne suis même pas sûre que ce soit possible (rapport au fait qu’on est dans une forêt avec des arbres et des branches qui cachent le ciel et qui n'ont pas l'air d'avoir subi un traumatisme quelconque du genre "Il n'y a pas si longtemps on m'a largué un tas de planches de bois sur la gueule sur ma douce écorce.")
Au final tu découvres des forêts un peu comme en France, et tu as pendant un moment l’impression de t’être perdue dans les Vosges. Avec l’océan en plus et le clapotis des vagues en musique de fond. Et le fait que tu ne risques pas de tomber sur un ours ou un loup. Ceci dit je ne suis pas sûre qu'on en croise dans les Vosges non plus. Mais bon dans l'idée ça reste plus ou moins similaire.


Et surtout tu tombes sur des petits coins de paradis.

Des cascades.

Des rochers-plongeoirs.

Des montagnes qui t’offrent des vues à couper le souffle.


Et des plages paradisiaques.

Plages dont tu peux profiter parce que si tu as un peu de chance, elles sont désertes. Tu peux te baigner, t’allonger, dormir, écouter de la musique, lire, compter les grains de sable, enterrer tes pieds une fois, deux fois, trois fois. Te baigner à nouveau, te retourner sur ta serviette, regarder à quelle vitesse les nuages bougent, essayer d’évaluer dans combien de temps le soleil sera caché par les montagnes, recompter les grains de sable, te rendre compte qu’il y a des minuscules insectes caché dans le-dit sable, te retourner encore sur ta serviette et trouver une nouvelle activité super intéressante à faire pour repousser ton retour parce que bordel, savoir que tu vas te retaper 7 montagnes pour retourner à la voiture ça fait souffrir tes pieds d’avance. Du coup tu peux les enterrer encore une fois dans le sable.



mercredi 14 mars 2012

La loi du plus fort


J’ai trouvé un point négatif au surf. Enfin outre le fait de boire de l’eau salé assez régulièrement.
C’est que : quand tu marches dans l’océan pour aller à la rencontre de ta vague, quand tu affrontes les éléments, le vent qui te repousse, les vagues qui se brisent sur toi... Quand tu donnes tout, que tu braves le courant, que tu luttes, que tu résistes les pieds enfoncés dans le sable pour ne pas lâcher prise…




Il y a toujours un con de crabe qui vient se placer en dessous de ton pied.




dimanche 11 mars 2012

"Les enfants, ça tache."


Ce qui est bien avec les enfants c’est que je ne me pose pas de questions existentielles le soir en rangeant mes affaires du type « ce jean, je peux le mettre un jour de plus ? ». La réponse est non. Pas la peine de trier je mets tout à laver. C’est quand même plus simple. Alors je le savais, que les enfants ça tache. Pas de soucis. Mais je ne savais pas que c’était à ce point. Et TOUS les prétextes sont bons. Du coup je sers tour à tour de mouchoir, de serviette et de torchon.



Et je ne vous parle pas de la voiture qui subit régulièrement des assauts de popcorns, crackers, goûters en tout genre, sable, cailloux, trognons de pomme (une poubelle quelle idée ?), jouets etc. Heureusement ils prennent également soin de renverser régulièrement leurs bouteilles d’eau à l’intérieur pour la nettoyer un peu. Mais comme je vous l’ai dit, je ne vous parle pas de la voiture (bien qu’elle soit dans un piteux état). Non, je vous parle bien de mes vêtements (ceci dit ils ont un point commun avec la voiture, ils ont besoin d’être lavés régulièrement).

Mais je suis sûre que ça part toujours d’une bonne intention. Par exemple la cuisine : quand ils me renversent le contenu de la spatule sur les genoux, c’est sans doute pour me faire goûter un peu de la pâte. Le seule problème je pense c’est qu’ils ne savent pas viser parce que pour goûter, vous serez d’accord avec moi, on utilise sa bouche. Pas ses cuisses. De la même façon quand ils utilisent ma robe pour s’essuyer les mains c’est sans doute un moyen subtil de me faire comprendre que la prochaine fois je n’aurai qu'à prévoir les serviettes AVANT qu’ils aient fini de manger


Pareil, quand Drew demande à ce que je le porte tout mouillé et après s’être roulé/enterré avoir joué dans le sable, j’en ai conclu que c’était pour me rafraîchir un peu. C’est vrai que sans lui je n’aurais pas pu tester la température de l’océan. Donc quelle chance pour moi que son short de bain humide trempé, me le fasse découvrir ! Et puis pour la peinture c’est aussi un peu de ma faute. Quelle idée de leur avoir montrer que peindre avec les mains c’était quand même plus sympa. Plus fun. Plus spontané. Plus créatif. Plus salissant

En même tant je vous raconte tout ça, mais il faut admettre que dans l’ensemble c’est positif tout ces souvenirs qui se créés peu à peu sur mes T-shirts. Ça me simplifiera sûrement les choses au moment du départ. En abandonnant ici mes fringues tachés et donc que ne pourrai décemment pas porter quand je me déciderai à reprendre une vie normale citadine, j’aurai sûrement de la place dans ma valise.


PAR CONTRE.
PAR CONTRE.
Et là j'arrête avec le positif, le bon côté des choses tout ça, là j'en viens au côté sérieux du problème. Les tâches de chocolat, de fraise de confiture ou de beurre de cacahuète, peu importe. Qu’ils s’amusent à poser leurs mains sur ma robe après avoir joué dans la boue, je peux en rire. Qu’ils se mouchent sur mon épaule quand je les console passe encore. Le fait que mes fringues réceptionnent leur bave régulièrement ne me fait pas peur, puisque justement ça reste sur les vêtements. Mais si j’ai un conseil à vous donner, et je vous prie de le considérer avec la plus grande attention parce que c’est un conseil très utile voir même indispensable quand vous chahutez avec un enfant… Ne JAMAIS, au grand JAMAIS, mais alors jamais, jamais, jamais,


RIRE LA BOUCHE OUVERTE.






mardi 6 mars 2012

Bilan été




Février viens de se terminer. J’en suis donc à 1/3 de mon séjour. Une saison. 3 mois passés ici avec l’impression que je suis là depuis deux semaines. En trois mois j’ai donc appris ce que c’était de faire des adieux sur le quai d’une gare, comme dans les films sauf que là je savais que je reviendrais en fait. J’ai découvert l’effet que ça faisait de se traîner 40kg de bagages dans le métro ( au retour je découvrirais sûrement l'effet de s'en traîner 60...), de prendre l’avion toute seule,  de passer tout les contrôles toute seule, de découvrir Roissy-Charles de Gaulle, l’aéroport international de Séoul, celui d’Auckland et de Tauranga. J’ai appris à tenir une conversation en Anglais, j’ai mangé des Fish and chips en bord de mer, décoré un sapin de Noël par 20°C dehors, fait une bataille d’eau en décembre parce qu’ici il fait chaud, enregistré un répondeur sur mon portable anglais, conduit à gauche une voiture automatique, fait du surf, cuisiné des pikelets. J'ai rencontré plein d'autres au pair formidable venant de différents pays... mais surtout d'Allemagne. Je suis allée aux hots pools, j’ai fait plein de balade super sympa pour découvrir des petits coins de paradis, des plages désertes et des cascades. J’ai fait du kayak en mer, mangé des cerises des fraises, des abricots et des tomates à l’heure où la France en est à la soupe de potirons. J’ai passé Noël au soleil, je suis allée au cinéma anglais pour voir des films non sous-titrés (quelle idée..), fait du blokarting, fêtée mon anniversaire sur la plage. J’ai aussi testé : me baigner dans l’océan pacifique, faire partie des premier à fêter 2012, aller voir le village des hobbits ( pardon, hobbib) à Matamata, gagner un concours en ayant 500 vu dès le premier jour sur cette vidéo et plus de 3000 à la fin (je vous avais dit merci ?), bronzer à l’avant d’un bateau, sauter dans l’océan du haut dudit bateau, monter en haut du Mont Maunganui à 6h du matin pour voir un lever de soleil et se baigner dans l’océan en redescendant… soit à 7h du matin. Faire du boogie-board, aller sur un site volcanologique qui pue le souffre, voir de la boue qui fait des bulles, voir un geyser, faire une descente en Zorb, voir un kiwi, un pukeko, voir un haka maori en vrai, prendre des photos sous l’eau, courir au milieu des mouettes pour les voir s’envoler, me baigner toute habillée et ce surtout quand tu sais que tu as ton maillot de bain dans le sac, mais que quand même ça gâcherait ce moment spontané…

Je suis venue ici sans avoir finalement la moindre idée de comment ce voyage se déroulerait. Je suis arrivée dans cette famille la peur au ventre à l’idée que je me sois trompée, que ça se passe mal, que je ne m’entende finalement pas avec eux ou pire avec les enfants ! Et les enfants c’est justement ce qui fait mon quotidien. Au milieu de toutes les sorties ils sont le centre de mon séjour. J’ai appris à les découvrir, à différencier les caprices des pleurs sincères, à les réconforter quand ça ne va pas, à jouer avec eux et à m’amuser autant qu’eux. J’ai découvert qu’écouter Drew et Lily rire peut vraiment ensoleiller ma journée… tout comme l’inverse peut-être vraiment très dur. Si je regarde en arrière, ce premier mois de décembre que je trouvais plutôt sympa avec eux… n’y étais finalement pas. Les mois sympa, ce sont ceux que je vis en ce moment. Parce que depuis on s’est accordé quelque chose qui manquait vraiment au début. La confiance. La confiance c’est ce que vous devrez gagner au début pour que votre séjour d’au pair prenne un bon tournant. Parce qu’en arrivant vous ne serez qu’une inconnue et que le soir venu quand les parents rentreront ils vous oublieront aussitôt pour retourner vers les personnes qu’ils connaissent le mieux. Mais une fois cette confiance accordée, vous allez tout droit vers un autre truc super : la complicité. Et soudain vous vous rendez-compte que vous êtes vraiment une part de leur vie et qu’ils sont une part de la votre. Vous avez beau avoir des horaires de travail, en vivant dans la même maison qu’eux vous ne résisterez pas au joli sourire de Lily qui vous demande de jouer avec elle. Qui veut vous montrer que « regarde je peux faire du vélo sans les roulettes ». Vous serez touchés qu’ils pensent à vous et qu’ils vous le montrent. Et Drew à beau être super brutal quand il vous saute dessus pour jouer, vous ferez bien des heures sup’ à faire le cheval parce que ça les fait rire. Et si vous avez bien écouté la vidéo et que vous êtes aussi bisounours que moi, vous avez normalement penché la tête et souris, peut-être même ajouté un « ooh il/elle est trop mignon(ne) » dans les passages où ils rient, et vous aurez donc compris pourquoi c’est si important.

…Et si personne ne l’a fait, c’est que je suis déjà bien intoxiquée par tout ça. Et je n’en ressortirai pas indemme. Genre je risque de faire des sourires béats aux enfants que je croiserais en rentrant, désolée faudra supporter. 

En tout cas merci à tout ceux qui me suivent, tenez bon, encore 6 mois !


Manue et Florian j'espère que vous n'avez pas raté les dernières images de la vidéo, c'est pour vous ;). Et parlant de la vidéo, il y a quand même un moment magique à 2:45 que je n'ai réalisé qu'au montage... la musique en fond dit bien "And I will catch you if you fall "...